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L’ESTHÉTIQUE DU GRAMOPHONE SELON SASCHA BROSAMER.

Sascha Brosamer, artiste outre-Rhin, est un Ami du PHONO Museum Paris, de longue date. Il est venu à Paris accomplir certaines de ses œuvres artistiques. Sascha Brosamer travaille actuellement à la mise au point d’un pigment noir spécifique, le « Shellac Record Black », créé à partir de disques en gomme-laque originaux de la collection Phonopassion, afin de réaliser une série de peintures inédites, en utilisant ce pigment noir.

La théoricienne de la culture matérielle et sonore Élodie A. Roy retranscrit les motivations profondes de l’Artiste.

L’esthétique du gramophone selon Sascha Brosamer

 

La fascination de Sascha Brosamer pour le gramophone a débuté il y a près de vingt ans, alors qu’il était étudiant à l’Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe. Mais c’est bien des années plus tard, à Paris, que l’artiste a commencé à saisir plus intensément le potentiel créatif de l’appareil, à la fois comme vecteur sonore et visuel. C’était en 2017. Sascha Brosamer jouait sur un gramophone emprunté dans un appartement haussmannien déserté, dont les propriétaires étaient partis ou décédés. Cette première performance (non documentée) s’intitulait « Jacqueline et Pierre ». Déjà, l’artiste se sentait attiré par l’aura de passé qui émanait de l’appareil et par le pouvoir évocateur du son, capable de faire surgir des temps et des lieux disparus (avant de disparaître à son tour). Plus que tout autre médium, le son pouvait raconter une histoire sans en dévoiler l’intrigue : il révélait tout, tout en préservant le mystère. Il pouvait faire apparaître des pièces entières ou faire disparaître des murs. Il se souvenait autant qu’il effaçait. À partir de « Jacqueline et Pierre », les gramophones sont devenus un élément incontournable des œuvres de Sascha Brosamer (servant à la fois de supports visuels et d’instruments centraux dans les concerts).

Bien que Sascha Brosamer ait perçu dès le départ la valeur du gramophone en tant qu’objet historique, et qu’il ait rapidement tissé des liens étroits avec des collectionneurs en Allemagne et à l’étranger, son travail dépasse la simple nostalgie. Les disques en gomme-laque et les appareils de lecture représentent bien plus pour lui que de vieux artefacts prenant la poussière dans des pièces à demi oubliées (à l’instar des aspidistras évoquées par George Orwell). Il les perçoit plutôt comme des objets qui lui permettent de collecter, d’accéder et de libérer l’esprit de notre époque. Ils sont pleinement et intensément vivants, en permanence.

Les gramophones de Sascha Brosamer sont autant de portes d’entrée vers le flux (excessif) de la temporalité elle-même, dans sa dimension dynamique et indéterminée. Il est peut-être logique qu’au fil des ans, il ait joué – et trimballé à travers le monde – d’innombrables gramophones portables. Ce qui le fascine, c’est l’esthétique de la valise que représente la phonographie : pressé sur de la gomme-laque, le son peut être transporté, et il transporte à son tour les auditeurs. Son œuvre a toujours témoigné d’une sensibilité particulière à la dimension mondiale et nomade du son enregistré (y compris son histoire coloniale : symbole de domination impériale autant que moyen d’émancipation et de pouvoir). Cette sensibilité s’exprime, par exemple, dans une installation de 2017 intitulée « La Polyphonie des ports coloniaux », présentant cinq gramophones-valises en équilibre précaire sur des boîtes en verre contenant des plantes vivantes (une œuvre proposée dans un esprit de dialogue avec l’analyse critique de la phonographie mondiale proposée par Michael Denning dans son ouvrage « Noise Uprising », 2015).

Au premier abord, avant même qu’il n’actionne le levier, les gramophones de Brosamer apparaissent comme des ready-mades (dans la lignée de Duchamp). Pourtant, ce sont aussi des appareils sonores : ils ne sont pas choisis pour leur attrait visuel, mais pour les strates de mémoire qu’ils recèlent et qu’ils peuvent exprimer par le son. La démarche de Sascha Brosamer est résolument archéologique, voire phono-archéologique. Il cite les Thèses sur la philosophie de l’histoire de Walter Benjamin (1940) parmi ses influences.

Selon ses propres termes : « Mon attrait pour la gomme-laque, et en particulier pour les pressages de la société Art-Tune de Hong Kong, réside dans leur double nature : ce sont à la fois des objets musicaux et des palimpsestes culturels, chaque disque faisant converger de multiples histoires, qui se transforment à chaque écoute. »

Ainsi, Brosamer utilise-t-il les tourne-disques comme de délicates et imprévisibles machines à remonter le temps, nous permettant de remonter toujours plus loin dans le passé. Une séance d’écoute se transforme rapidement en une sorte de spiritisme. En passant des disques de la première moitié du XXe siècle, l’artiste brouille également les frontières. L’écoute ne nous transporte pas comme par magie dans le passé, et encore moins n’engage-t-elle un dialogue fluide avec les événements historiques. Nous ne pouvons même pas commencer à saisir l’immensité du passé. Nous prenons plutôt conscience de l’irréversibilité de ce qui a été. Et pourtant, le passé ne disparaît pas. Il persiste, il vacille. Il crépite. Il se fige, impuissant. Qu’entendons-nous ? Où nous situons-nous ? Où portons-nous notre attention ? Où se porte notre regard ? Lorsque j’écoute des disques 78 tours, je me surprends à hésiter : je ne sais plus vraiment ce que j’écoute, ce que je cherche à entendre. Le monde entier se met à trembler. Les frontières entre le monde intérieur et le monde extérieur s’estompent. D’une certaine manière, j’entends les échos de mon propre émerveillement, de ma confusion, de mon propre sentiment de déracinement. Je n’entends pas le passé : j’entends des vagues de passé, certaines infimes, d’autres monumentales, qui s’écrasent sans cesse sur les rivages du présent. J’entends l’ambiguïté, la répétitivité, les cycles du temps et de la mort qui me submergent. L’effet peut être bouleversant, voire déstabilisant, et il crée une énergie brute et rare : les signaux acoustiques se transforment en pure électricité.

Ainsi, à travers ses récitals immersifs sur gramophone, Sascha Brosamer crée un espace d’écoute et de réflexion, un lieu où se déconnecter temporairement de notre environnement immédiat (afin de mieux percevoir notre situation actuelle sous un autre angle). Son œuvre révèle la vitalité excessive, presque hallucinatoire, et la postérité des objets culturels. Ces dernières années, il a fusionné des technologies d’écoute archaïques et hyper-contemporaines, combinant des disques découpés à la main, inspirés par Christian Marclay, avec des performances participatives sur smartphone utilisant la technologie Grainfield de l’IRCAM pour créer des espaces d’écoute immersifs.

Je crois qu’il s’intéresse autant au son enregistré qu’aux espaces non marqués et non enregistrés (pourtant jamais silencieux) entre les sillons – à ces bruits aléatoires et parasites qui sont aussi des moments où la vie et le sens peuvent renaître.

Malgré leur immatérialité, les fantômes ont besoin d’environnements physiques pour exister. Ils hantent les maisons, les objets du quotidien – les textures familières. Surtout, comme Derrida et Stiegler l’ont souligné lors de leurs échanges sur les spectres audiovisuels, ils sont dépendants de la technologie, chaque nouvelle technologie engendrant des modes et des formes de hantise particuliers.

Affirmer que Sascha Brosamer travaille avec les fantômes signifie donc aussi que son œuvre prend pour point de départ – et reconnaît – le substrat matériel du monde (dans la tradition ludique de Fluxus et de Joseph Beuys, l’une de ses principales influences). L’art de Sascha Brosamer intègre la matière de l’expérience quotidienne, le fragile socle commun de l’histoire – ainsi que les tentatives de donner un sens à cette histoire – avant qu’elle ne se désagrège à nouveau.

Elodie A. Roy

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Sascha Brosamer’s Gramophone Aesthetics (Original Text)

 

Sascha Brosamer’s fascination with the gramophone began nearly two decades ago when he was a student at the Karlsruhe Academy of Fine Arts. But it is years later, in Paris, that the artist started grasping more acutely the machine’s creative potentials – both as a sonic and visual vessel. The year was 2017. Brosamer played a borrowed gramophone in a deserted Haussmannian apartment whose owners had left, or passed away. This early (undocumented) gramophone performance was called Jacqueline et Pierre. Already the artist felt drawn to the device’s aura of pastness – and to the evocative power of sound to conjure up vanished times and places (before vanishing in turn). More than any other medium, sound could tell a story without giving any of the plot away – it revealed everything while keeping the mystery intact. It could conjure up entire rooms, or make walls disappear. It remembered as much as it erased. From Jacqueline et Pierre onwards, gramophones became a fixture of Brosamer’s works (both serving as visual prompts and as central instruments in concerts).

Although Brosamer perceived from the start the gramophone’s value as an historical object, soon forming very close acquaintances with collectors in Germany and beyond, his work goes beyond nostalgic attachment. Shellac records and playback devices are much more to him than retro artefacts quietly gathering dust in semi-forgotten rooms (like George Orwell’s proverbial aspidistra plants). Rather, he sees them as objects that may help him collect, and access/liberate, the spirit of the present era. They are completely, vibrantly alive – at all times.

Brosamer’s gramophones act as gateways into the (over)flow of temporality itself – in its dynamic, indeterminate quality. Perhaps it is fitting that over the years he should have played – and lugged around the world – countless portable gramophones. What appeals to him is phonography’s suitcase aesthetics: pressed onto shellac, sound can be transported, and it transports listeners in turn. His work has always showcased a particular sensitivity to the global, nomadic dimension of recorded sound (including its colonial history: as a symbol of imperial domination as well as a means of potential empowerment and emancipation). This sensitivity is expressed, for instance, in a 2017 installation entitled The Polyphony of the Colonial Ports, showing five suitcase gramophones precariously perched onto glass boxes containing living plants (a work offered in a spirit of dialogue with Michael Denning’s critical reading of global phonography in his book Noise Uprising, 2015).

At first sight, and before he starts cranking the lever, Brosamer’s gramophones exist as readymades (in the tradition of Duchamp). Yet they are also sounding devices : they are not chosen for their visual appeal – but for the layers of memory they hold and may sonically express. Brosamer’s approach is resolutely archaeological – or, perhaps, phono-archaeological. He cites Walter Benjamin’s 1940 Theses on the Philosophy of History as one of his influences.

In his words, My attraction to shellac, particularly Hong Kong’s Art-Tune Company pressings, lies in their dual nature: they are both musical objects and cultural palimpsests [with] each record bring[ing] multiple histories into alignment, changing with each encounter.

Accordingly, Brosamer uses record players as delicate, unpredictable time machines, as means of going further and further back in time. A gramophone listening session quickly becomes a séance with ghosts. As he plays records from the first half of the century, the artist also blurs boundaries. When we listen, we don’t magically return to the past – let alone enter into a seamless conversation with historical events. We cannot even begin to measure the vastness of what has gone. Rather, we become aware of the irreversibility of what has been. And yet the past doesn’t vanish. It lingers and it stutters. It crackles. It gets stuck – helplessly. What do we hear? Where do we place ourselves? Where do we direct our ears? Where does our focus lie ? When I listen to 78s records I suddenly hesitate: I’m not sure anymore what it is I am listening – what I am listening for. The whole world begins to shake. Frontiers between the inner and the outer realms get blurred. In some ways, I hear reverberations of my own wonder, my confusion – my own sense of displacement. I’m not hearing the past: I’m hearing waves of pastness, some tiny, others monumental, endlessly crashing to the shores of the present. I’m hearing ambiguity, repetitiveness, the cycles of time and death washing over me. The effect can be overwhelming or destabilizing – and it creates a rare, raw energy – acoustic signals become pure electricity.

And so, with his immersive gramophone recitals, Brosamer creates room to listen, to reflect – a space to become temporarily estranged or de-tuned from our immediate environment (so as to better perceive our current situation, from another angle). His work reveals the excessive, hallucinatory vitality – and afterlife – of cultural commodities. In recent years, he’s brought together archaic and hyper-contemporary technologies of listening, combining “handmade cut-up records inspired by Christian Marclay with participatory smartphone performances that use IRCAM’s Grainfield technology to create immersive listening spaces.”

I believe he’s as interested in recorded sound as he is in the unmarked and unrecorded (yet never silent) spaces between the grooves – in the random, parasitic noises that are also moments where life and meaning may emerge anew.

For all their immateriality, ghost need physical environments to exist. They dwell in houses, domestic objects – familiar textures. Importantly, as Derrida and Stiegler once noted in their conversations on audiovisual spectres, they are technology-dependent, with every new technology giving rise to particular modes and forms of haunting.

To say that Brosamer works with ghosts therefore also means that his work begins with – and acknowledges – the material substrate of the world (in the playful tradition of Fluxus and Joseph Beuys, one of his key influences). Brosamer’s art incorporates the stuff of everyday experience, the fragile, common ground of history – as well as the attempts to make sense of that history – before it starts falling apart again.

Elodie A. Roy

 

À l’occasion de la parution de l’ouvrage d’Arlette Goupy – LA FASHION-WEEK – LES FABULEUX DESSINS DE CLAUDE VÉGA, une séance de dédicace et d’échange avec l’autrice est organisée au PHONO Museum Paris :

Lundi 8 décembre 2025 de 18H00 à 21H00

Arlette Goupy, sa compagne de longue date, nous invite à découvrir une facette totalement inconnue du grand public de Claude Véga, que l’on connaissait publiquement pour ses talents de comédien de théâtre, habitué des plateaux TV dans les années 1970 comme ceux des Carpentier, ainsi que dans son rôle d’imitateur et humoriste dès les années 1950 qui le révéla au public français,  ayant d’ailleurs inspiré et formé la génération suivante tels que Patrick Sébastien, ou encore l’immense Thierry Le Luron.

Mais, talent artistique oblige, Claude Véga dessinait aussi, car il était doté d’un solide coup de crayon. Et Ainsi, Arlette Goupy dans son dernier ouvrage, tient à nous en faire profiter. L’ouvrage est préfacé par Nana Mouskouri qui a bien connu l’artiste.

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Le livre contient les reproductions de ses plus beaux dessins, croquis et esquisses de Claude Véga. À découvrir au PHONO Museum Paris.
Vous pouvez venir avec votre exemplaire à dédicacer, ou l’acheter sur place –  des exemplaires du livre seront disponibles sur place.
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Jean de Valcan en concert au PHONO Museum Paris.

Vendredi 7 novembre 2025 à 19h15 – Tarif : 20 euros/personne.

 

Auteur, compositeur, interprète, pianiste, Jean de Valcan vous invite à découvrir son univers musical poétique et souvent nostalgique entre chanson française et morceaux de piano.
Lors de ce moment suspendu, hors du temps, l’artiste convoque vos sentiments à travers les histoires qu’il raconte, entraînant à sa suite les différents personnages qu’il évoque comme autant de doubles. Doubles de l’Artiste et doubles de vous-mêmes, tant les identifications sont palpables, racontant l’amour, la mort, la vie finalement…
Issu de la musique classique, nous pouvons trouver à Jean de Valcan un style – une poésie – à la croisée des chemins de Michel Legrand, Michel Polnareff et William Sheller – tous trois hommes-pianos accomplis.
Parisien originaire d’Indre/Creuse, venir chanter et exercer l’entièreté de son art musical au PHONO Museum Paris découlait de source et n’était, au final, qu’une question de temps.
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Billetterie accessible en cliquant ici ➡ Hello Asso

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Concert guitare par Toninho do Carmo.

Samedi 25 octobre 2025 à 19h30 – Tarif : 20 euros/personne.

 

Toninho do Carmo est né à Honório Bicalho, dans l’état du Minas Gerais, au Brésil. À cinq ans suite à un accident, il est alité pendant 6 mois et son ami Francisco lui a offert un cavaquinho. Il a commencé à en jouer… Guitariste brésilien, il fait ses débuts en accompagnant Célio Balona dans les bals au Brésil. Il joue avec Maysa, Dorival Caymmi, Emílio Santiago, Elza Soares, Alcione, Lúcio Alves, Cauby Peixoto, mes frères Borges, Tino Gomez, Júnia Horta…

Il arrive en France en 1984, avec le groupe de Célio Balona, pour jouer au Festival France-Brésil aux Arènes de Cimiez à Nice il y est resté, y vit et travaille. Il a accompagné, Nazaré Pereira, Lualva Braz, Betina, Luiz António de ‘les Étoiles’, avec qui il a enregistré un album, Katia Werneck, Monica Passos, avec qui il a enregistré un album, Ana Guanabara, Marcia Maria… ou encore dans l’instrumental il a joué avec Jean Mark Jaffé, Robert Perci, Frank Sitbon, Mark Berteaud, Raul de Souza, Cacau, Jean-Loup Longnon… Il passe au Festival de Montreux en 1987 et 1994 avec le Groupe Cruzeiro Do Sul.

En 1996 il fait la connaissance de Georges Moustaki et rejoint son groupe. À cette troupe, il tourne en Espagne, Allemagne, au Japon, au Portugal, Canada, en Belgique… Où ils se présentent dans des Festivals tels que Montreux, Nice, Nyon, au Canada…. Olympia, Palau da musica, Philharmonie de Berlin, de Munich, d’Hambourg…. Il passe sur France 2, chez Michel Drucker, sur France musique, sur Europe 1 pour un hommage à Henri Salvador, RTL, France Inter…

En 2010 il forme son propre groupe : Toninho’s Band.

En 2011 il fait une tournée avec Papa Wemba en Allemagne filmé par TV5 ainsi qu’un passage sur France 24.

En 2014 il enregistre son premier album solo Primavera en tant que compositeur chez Défis.

Il joue au cabaret parisien Les trois Maillets, depuis 1993. Il est aussi directeur musical et arrangeur des spectacles et des trois disques enregistrés chez Harmonia Mundi de la chanteuse Maria Teresa.

(biographie extraite de https://www.labeldefis.com)

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Le PHONO Muséum Paris a le plaisir de vous annoncer que M. Giovanni Vacca donnera une conférence, en langue française, en ses murs le :

Lundi 1er septembre 2025 à 19h00.

 

À REBOURS – Les chansons napolitaines vont à Paris.
Conférence, en entrée libre,
Lundi 1er septembre 2025, à 19H00,
53, boulevard Marguerite de Rochechouart,
75009 Paris 9ème.
Métropolitain stations Anvers (ligne 2), ou Pigalle (lignes 2 et 12).
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Il est bien connu que la chanson napolitaine que l’on dit « classique » a été très influencée par la scène parisienne, une scène qui était, entre la fin du dix-neuvième et le vingtième siècle, à la pointe pour ce qui concerne la chanson et les variétés. On le voit par le mot « café-chantant », immédiatement adopté à Naples, ou encore par le mot « chanteuse », converti en « sciantosa », sans parler de quelques titres comme La valse brune, transformée en « Bammenella », l’une des plus célèbres chansons napolitaines.

Néanmoins, il existe un mouvement moins connu qui va dans l’autre sens : des chansons napolitaines interprétées par des chanteurs français, des chansons napolitaines traduites, même, que l’on va redécouvrir aujourd’hui et qui nous donnent un regard neuf sur le développement de la chanson moderne en Europe.

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M. Giovanni Vacca, auteur du livre Memorie della canzone francese. Nascita di un genere musicale (1848–1945)paru en 2022, est de passage à Paris en cette fin d’été.
M. Giovanni Vacca, napolitain, est diplômé de langues étrangères et de littérature de l’Université de Salerne. Il est professeur en ethnomusicologie de l’université Roma 3, à Rome.
Collaborateur de nombreux journaux (il manifesto, Blow Up, Musica/Realtà et autres), il traite principalement de l’écriture italienne, anglo-saxonne et française, de la chanson napolitaine et de la musique populaire et urbaine et des cultures liées aux processus de modernisation. Sur ces sujets, il a écrit de nombreux essais et trois livres.

Entrée Libre.

Le 14 juin 2025,  se déroule à Chelles, en Seine-et-Marne (77), l’évènement culturel KM12 – Grande Fête de Chantier, pour venir découvrir le chantier de la future Gare du Grand Paris Express, auquel tout le monde peut participer gratuitement.

Le chantier de la gare Chelles – Gournay vous ouvre ses portes le temps d’une journée pour un événement artistique et culturel unique. L’occasion de découvrir le chantier du nouveau métro dans une atmosphère festive et conviviale et de profiter d’une programmation artistique haute en couleurs, pour petits et grands.

Pour cette journée festive, PHONO Museum Paris participe à l’événement Opera River, qui se déroule de 11h30 à 16h00, sur la rivière Marne, en fournissant le phonographe et les précieux disques de cire pour proposer une balade sonore sur une embarcation romantique ! La sélection des 22 disques a été accomplie par Mauro Gioia, Chanteur, Comédien et Réalisateur cinématographique, avec qui nous collaborons depuis plusieurs années.

Cette journée événementielle hors-les-murs est placée sous la Direction de Kitty Hartl, avec qui nous collaborons depuis plusieurs années également.

Outre l’importance culturelle de l’événement, voici une belle opportunité pour PHONO Museum Paris d’accroître sa visibilité et confirme de surcroît sa notoriété grâce à son expertise reconnue dans le domaine phonographique.

Événement ouvert à toutes et tous, entrée libre et gratuite de 14h à 22h. Accès via le Parc du Souvenir – Émile Fouchard, 4 min à pied depuis le RER E ou le Transilien P Chelles – Gournay.

Pour accéder à la visite du chantier de la gare, le port de chaussures fermées est obligatoire – Pas de sandales, de nu-pieds, de savates ou de tongs, pour raisons de sécurité.

Plan d’accès, et toutes les précisions sur le programme, consultable sur ce prospectus : KM12 – Grande Fête de Chantier, à Chelles (77).

Victor Maurel dans le rôle de Iago (Otello)

 

Vendredi 30 mai 2025 à 19h30 Tarif : 15 euros/personne

En raison du succès de la conférence qui fut donnée par M. Stefano Catalano le 15 octobre 2021 au PHONO Museum Paris et face à la demande pressante quatre années plus tard par les nombreux amateurs de l’Art Lyrique,  une seconde conférence dédiée aux créateurs et créatrices des rôles phares du grand répertoire lyrique au carrefour des XIXe et XXe siècles aura à nouveau lieu le 30 mai 2025.

À l’instar de Rosa Raïsa (la première Turandot) ou Victor Maurel (créateur d’Iago et Falstaff), on peut y entendre des documents sonores accompagnés par des images et notices biographiques sur Mary Garden, Maria Jeritza, Lotte Lehmann, Olive Fremstad, Selma Kurz, Lucien Muratore, Manuel Fleta, Mattia Battistini, Emma Calvé, Maurice Renaud, Lilli Lehmann, Francisque Delmas, Emmy Destinn, Francesco Tamagno, Olive Fremstad, Gemma Bellincioni, Fernando de Lucia, Elisabeth Rethberg, Richard Tauber, Gilda dalla Rizza.

La conférence est donnée par Stefano Catalano, chef d’orchestre. Le conservateur du musée, Jalal Aro, apporte son aide dans la compréhension de chaque technique d’enregistrement, de la gravure cylindrique en cire, verticale ou latérale en gomme-laque aux pavillons en bois, métal ou cristal et toutes leurs qualités.

Grâce aux dons hors du commun et aux personnalités affirmées, parfois exacerbées de ces illustres interprètes, les grands compositeurs à la fin du XIXe siècle comme tant d’autres avant eux, ont trouvé une inspiration supplémentaire, leur permettant de donner naissance à des chefs d’œuvre incontestés.  Ils méritent encore de nos jours toute notre reconnaissance.

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Liste des artistes et airs envisagés pour une audition pendant la conférence :

ArtistesŒuvres –  Compositeurs –  Air –  Date

Lilli Lehmann – L’enlèvement au Sérail – W.A Mozart – Ach ich liebte – 1907

Francesco Tamagno – Otello – G. Verdi – Ora e per sempre addio – 1903

Victor Maurel – Falstaff – G. Verdi – Quando ero paggio – 1907

Gemma Bellincioni – La Traviata – G. Verdi – Ah fors’é lui – 1903

Enrico Caruso – Fedora – U. Giordano – Amor ti vieta

Giuseppe Borgatti – Lohengrin – R. Wagner – 1919

Emma Calvé – Herodiade – J. Massenet – Il est doux, il est bon – 1908

Fernando de Lucia – Les pêcheurs de perles – G. Bizet – Je crois d’entendre encore – 1906

Mary Garden – Le jongleur de Notre-Dame – J. Massenet – Liberté – 1911

Jeanne Gréville-Réache – Werther – J. Massenet – L’air des pleurs – 1909

Maurice Renaud – Tannhäuser – R. Wagner – Romance de l’étoile – 1903

Georgette Bréjean-Silver – Thaïs – J. Massenet – Qui te fait si sévère – 1905

Rosina Storchio – Linda di Chamounix – G. Donizetti – O luce di quest’anima – 1905

Salomea Kruscelnytska – Tosca – G. Puccini – Vissi d’arte – 1903

Giuseppe de Luca – La Bohême – G. Puccini – Ah Mimi tu più non torni – 1930

Emmy Destinn – La Bohême – G. Puccini – Valse de Musette – 1911

Enrico Caruso – Pagliacci – R. Leoncavallo – Vesti la giubba – 1902

Olive Fremstad – Th. Haynes BaylyLong long ago – 1911

Gilda dalla Rizza – Mefistofele – A. Boïto – L’altra notte in fondo al mare – 1924

Lucien Muratore – Cavalleria Rusticana – P. Mascagni – Chanson à boire – 1903

Maria Jeritza – Tannhäuser – R. Wagner – Allmächtige Jungfrau – 1927

Lotte Lehmann – Fidelio/Leonore – L. van Beethoven – 1927

Rosa Raisa – Le Trouvère – G. Verdi – Miserere – 1921

Miguel Fleta – Carmen – G. Bizet – Air de la fleur – 1922

 

Olive Fremstad

 

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À l’occasion de la publication de son nouveau livre ÉPERDUMENT – Un enfant d’Alep au bord de la Seine –, le PHONO Muséum Paris a le plaisir de vous annoncer qu’Abed Azrié dédicacera son ouvrage autobiographique, à l’issue de la soirée musicale qui se tiendra le :

Jeudi 15 mai 2025 à 19h00

ÉPERDUMENT – Un enfant d’Alep au bord de la Seine.
Abed Azrié nous raconte son parcours passionnant depuis la Syrie natale. Élevé par une mère qui « voyait la couleur et le printemps en tout», Abed est très tôt fasciné par les instruments de musique. À huit ans, enfant de chœur, il voulait jouer de l’orgue à l’église, et chaque dimanche, courait les messes des différents rites, byzantine catholique, orthodoxe, chaldéenne, syriaque, arménienne, latine et protestante.
Son arrivée à Paris, en 1965 à l’âge de dix-neuf ans, marque le début de sa formation musicale. Il intègre l’école Martenot puis l’école normale de musique, apprend la langue en traduisant de la poésie française vers l’arabe, et devient un chanteur et compositeur incontournables, qui renouvelle la musique orientale.
Son parcours est semé de rencontres incroyables qui ont illuminé son chemin, sa mère, ses sœurs, le père Balian, Maurice Martenot, Jean Picart le Doux, sa découverte des auteurs soufis et la mythologie mésopotamienne, sa rencontre avec Pierre Petit, Adonis, Nadia Boulanger, Ziryâb, Omar Kayyam, Goethe, Gilgamesh, Sargon, Jeanine et Jacques Guipon…
Abed Azrié nous ouvre les pages de son histoire, ses grand-parents et leur fuite à Alep en 1915 lors du génocide des arméniens, mêlée à ce qui l’inspire : les musiques, les mythes et légendes mésopotamiennes, les religions monothéistes, leurs récits et leurs archétypes.
« Une vie entière pour apprendre cette phrase de Gilgamesh : se renouveler en permanence ».
Éditions Al Manar – 170 pages / 22€ / ISBN 978 2 36426 398 7

Entrée Libre.

Après la publication de son livre FLONFLONS et LAMPIONS à LA BUTTE PINSON, Isabelle Courtade dédicacera son ouvrage et donnera une nouvelle conférence au musée le :

Dimanche 18 mai 2025 à 17h Tarif : 10 euros/personne.

Nota : chaque billet réglé inclut, pour ceux qui le souhaitent, une visite guidée d’environ 1/2 heure au PHONO Muséum Paris, valable ce même jour entre 10H00 et 16H30.

Isabelle Courtade, après des études universitaires d’histoire, a été enseignante en Arts Plastiques. Chanteuse amateur,  elle interprète le répertoire des années 20’ pour lequel elle se passionne. Elle entreprend il y a 5 ans une recherche sur la famille maternelle et la fameuse guinguette qu’ils ont créée au début du XXème siècle. De là, elle élargit ses recherches, réunit des archives et des ouvrages peu courants, pour écrire Flonflons et Lampions.

Isabelle Courtade prépare actuellement un deuxième ouvrage qui présentera de nombreuses guinguettes de la banlieue parisienne dont certaines tout à fait étonnantes.
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Voulez-vous connaître ce pan de la culture populaire de la banlieue parisienne ?
Ouvrez FLONFLONS et LAMPIONS à LA BUTTE PINSON, vous vous retrouverez immergés dans le monde des guinguettes… Depuis quelques décennies, les guinguettes refleurissent aux quatre coins de la France, pour assouvir notre soif de convivialité, alors jetons un œil dans le rétroviseur pour découvrir vraiment les guinguettes d’antan.
Si Nogent-sur-Marne (94) a capitalisé la mémoire de ces lieux de divertissement, ceux de la Butte Pinson entre Montmagny (95) et Pierrefitte-sur-Seine (93), sont tombés dans un oubli relatif, recouverts par l’urbanisation et la culture urbaine de la Banlieue Nord de Paris, qui n’est pas si éloignée des guinguettes que l’on pourrait le croire.
Petite-fille des fondateurs du Café Daubercies Bal-des-Panoramas Garden Dancing, Isabelle Courtade a cherché à reconstituer l’histoire de ce lieu festif, ainsi que celle de son concurrent, le Moulin de la Galette du Père Bayot.
Cette enquête à conduit l’écrivaine à bien d’autres établissements voisins, cafés ou buvettes. Un véritable quartier des guinguettes ! Au son de l’accordéon et au rythme de la java, découvrez les multiples facettes de ces guinguettes à travers cette véritable enquête illustrée, leurs danses et les plaisirs des sens qu’on y partage.
Autre aspect, non des moins étonnants, ces établissements avec leurs jeux, font figure d’ancêtres de nos parcs d’attraction actuels. Mais c’est une autre histoire…
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Billetterie accessible en cliquant ici ➡ Hello Asso

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Nota : le livre FLONFLONS et LAMPIONS à LA BUTTE PINSON d’Isabelle Courtade est actuellement en vente au PHONO Museum Paris, au prix de 20 euros TTC.

Concert-Conférence par Norman Barreau-Gély, Clair & Yan Blakesley :

Dimanche 16 mars 2025 à 18h – Tarif : 20 euros/personne.

Clair Blakesley, accompagnée de guitares dans un Tour de chant composé jadis exclusivement pour le Club R-26, à la première mitan du XXème siècle. Les chansons jouées lors de ce concert sont donc toutes inédites. Puis, au cours de cette soirée, le Tour de chant laisse place à la Conférence qui nous fait revivre l’histoire de ce lieu montmartrois devenu mythique…

Saviez-vous que durant plus 80 ans avait existé à Montmartre un réseau social où se côtoyaient artistes et inconnus, intellectuels et autres amateurs éclairés, qui se retrouvaient au 6e étage de l’immeuble du 26, rue Norvins, aujourd’hui Place Marcel Aymé ? Le R-26 fut ainsi l’un des clubs les plus sélect et ouvert à la fois, dont les membres devaient « aimer la Butte, la choucroute, la musique, le marc de Bourgogne, la poésie, la simplicité, l’amour, le bon vin et la belle amitié », bref un club typiquement montmartrois, dont aujourd’hui très peu de gens se souviennent ; et pourtant…

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Montmartre, 1925. Madeleine et Robert Perrier, jeune couple à la tête d’une entreprise de négoce de soie, louent un joli duplex en haut de la Butte. Fournisseurs de tissus pour les grandes maisons de couture, ils aiment recevoir et organisent de nombreuses soirées où ils invitent leurs amis mais aussi les amis de leurs amis qui deviennent progressivement leurs propres amis… Artistes, voisins, peintres, poètes, architectes et musiciens se retrouvent régulièrement chez les Perrier, et un peu avant 1930, il est décidé de donner un nom à cet endroit ; ainsi naît le R-26, R pour Robert et 26 pour le numéro de la rue Norvins.
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Montmartre. En 2019, Norman Barreau-Gély, est un jeune comédien passionné de jazz, plus particulièrement de chansons de l’entre deux guerres. Parmi ses titres fétiches, il écoute en boucle « les Salades de l’Oncle François » interprété par une certaine Jacotte Perrier ! Il y a un peu plus de quatre ans, il rencontre la fille de Jacotte, qui lui raconte l’incroyable histoire du Club R-26, et qui décide de lui confier les archives de la famille ; un trésor inestimable comprenant les quelques 300 partitions de chansons écrites par les Perrier, mais aussi des photos, leur correspondance, un journal intime rédigé durant la seconde guerre mondiale, et des dizaines de bobines de films s’étalant de 1925 à 1935…

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