Phrynis Pavillon assymétrique

Une conférence est organisée le mardi 14 novembre 2023 à 14h30 dans les locaux du PHONO Museum Paris, le musée du son enregistré.

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Cylindres, disques et enregistrements magnétiques :

des collections privées au service des collections publiques

par Henri Chamoux,

docteur en histoire, ingénieur d’étude à l’ ENS de Lyon, (LARHRA-CNRS)

Les enregistrements sonores de la première moitié du XXe siècle, dont le nombre fut incroyablement élevé, sont aujourd’hui connus pour leur rareté, leur richesse, et leur fragilité. Pour des raisons diverses, une bonne part de ces productions sonores a échappé aux circuits académiques de conservation, et le rôle des collections privées est de combler les lacunes du dépôt légal, ou du moins de donner accès aux contenus réputés perdus. 

En s’appuyant sur des exemples concrets et illustrés, avec quelques auditions de fragments sonores anciens insoupçonnés, cet exposé évoquera les découvertes, les cheminements, ainsi que les rencontres qui permettent la mise à disposition gracieuse de leurs contenus en ligne, et conduisent parfois à la sortie de ces documents du cercle privé vers les archives publiques.

Cette conférence est soutenue par le Centre national de la musique.

A l’occasion de la publication de son dernier livre consacré à Féodor Chaliapine, nous avons le grand plaisir de vous annoncer que Sylvie Mamy donnera une conférence au musée le

Mardi 17 octobre à 19h


Séance d’enregistrement

Né en 1873 dans la ville de Kazan, en Russie, dans un milieu très pauvre, Feodor Chaliapine a commencé sa carrière en sillonnant les bords de la Volga dans des compagnies théâtrales nomades. Grâce à ses dons exceptionnels, très jeune, il a pu accéder aux prestigieuses scènes des théâtres impériaux, à Saint-Pétersbourg et à Moscou. C’est en 1908, avec la compagnie formée par Serge Diaghilev, qu’il a chanté pour la première fois à l’Opéra Garnier, éblouissant le public parisien dans l’un de ses rôles emblématiques, le Boris Godounov de Moussorgsky.

Féodir Chaliapine en Boris Godounov

Aussi grand chanteur que grand acteur, Chaliapine s’est imposé sur les plus grandes scènes européennes, américaines et du monde entier dans des rôles très différents : le tsar Ivan le Terrible (dans la Pskovitaine de Rimski-Korsakov), le Vieux-Croyant Dossifei – qui entraîne son peuple à s’immoler sur le bûcher- (dans la Khovanchtchina de Moussorgsky), le Meunier qui devient fou lorsque sa fille, par chagrin d’amour, se jette à l’eau (et devient Roussalka). Il interpréta aussi, avec une grande force comique, le Don Basilio dans le Barbier de Séville de Rossini, le rôle satanique de Méphistophélès dans le Faust de Gounod, ainsi que le Don Quichotte, un opéra écrit spécialement pour lui par Massenet. 

Chaliapine fut l’un des premiers grands chanteurs d’opéra à pouvoir écouter sa voix et la faire entendre à travers le monde par le moyen de 78 tours. Il a réalisé ses premiers enregistrements pour la firme  Gramophone dans des hôtels, à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Il enregistra à Paris, dès 1908, avec le chœur des théâtres impériaux ; ensuite à New York pour la Victor Talking Machine Company. Dans les années 1920, la Gramophone a pu l’enregistrer en live, pendant ses spectacles, dans les grandes salles d’opéra londoniennes. Dans les années 1930-1934, exilé désormais à Paris, Chaliapine a encore effectué de nombreux enregistrements à la Salle Pleyel. Grâce aux progrès du phonographe, puis de la T.S.F., ces concerts ont pu se diffuser parmi des milliers d’amateurs de musique qui n’avaient pas accès aux grandes salles de concert. Proche de la Gramophone,  et de Fred Gaisberg, le directeur en Angleterre de la firme, lui-même participa activement à la promotion des phonographes. Nous évoquerons aussi le rôle important que joua Gaisberg, lorsque le grand artiste russe décida de quitter définitivement l’URSS, dans les années 1921-1922, pour s’installer à Paris. 

Chaliapine s’écoute grâce à un Gramophone

En projetant de nombreuses photos, Sylvie Mamy parlera des grands rôles de Chaliapine, en même temps qu’elle nous fera écouter sa voix, telle qu’elle était entendue à son époque, c’est-à-dire sur d’anciens 78 tours, et grâce aux phonographes, machines aussi prodigieuses qu’insolites conservées au PHONO Museum Paris.

Féodor Chaliapine par lui-même

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Musicologue et écrivain, Sylvie Mamy est directrice de recherche émérite au CNRS (Paris). Elle est l’auteur de nombreux ouvrages et articles, consacrés principalement à l’histoire de l’opéra baroque vénitien (elle a reçu le « Grand Prix des Muses 2012 » pour sa biographie de « Vivaldi » publiée chez Fayard). En 2017 elle a été nommée « Chevalier des Arts et Lettres ». Ces dix dernières années, elle s’est dédiée à sa seconde passion, la culture et la musique russes. Après de longues recherches dans les archives parisiennes, elle a publié aux éditions YMCA-Press (Les Éditeurs Réunis), à Paris, une volumineuse biographie de Feodor Chaliapine, qui a permis pour la première fois de mettre en lumière la carrière française de la grande basse russe.

 

Des exemplaires du livre de Sylvie Mamy seront disponibles à la vente lors de la conférence

Christopher Andrew Maier est historien, artiste, pianiste, compositeur et enseignant chevronné. Il présente au cours de cette conférence Eldridge Reeves Johnson qui créa la Victor Talking Machine Company en 1901 et perfectionna le Gramophone à ressort pour offrir une musique de qualité au monde.

Dans ce one man show multimédia original, les images numériques et les vidéoclips sont  soigneusement préparés par Maier, tissant une tapisserie visuelle d’informations historiquement exactes enrichies d’anecdotes personnelles et de théories contemporaines étayées par des preuves.

Au PHONO Museum Paris

53, boulevard de Rochechouard

Le dimanche 26 mars à 17h

Entrée libre