Blog phonomuseum

Après l’interruption due au COVID, le MaMA Music & Convention est de retour. Le musée est heureux d’y participer les 12, 13 et 14 octobre. Nous vous proposons quelques informations à propos des artistes qui vont s’y produire pendant ces trois jours et six concerts.

Voici le programme complet de la manifestation et toutes les informations nécessaires.

 

Les six artistes qui se produiront au musée

oOo

Mercredi 12 Octobre – 20h15/21h Guillaume Poncelet

Mercredi 12 Octobre – 21h30/22h15 Théo Charaf

oOo

Jeudi 13 Octobre – 20h15/21h Victor Deverre

Jeudi 13 Octobre – 21h30/22h15 Julii Sharp

oOo

Vendredi 14 Octobre 20h15/21h Vanille

Vendredi 14 Octobre 21h30/22h15 Nnavy

oOo

 

Bienvenue à toutes et tous

Avec le concours de la mairie du IXe arrondissement de Paris (lire l’article qui lui est consacré sur le site de cette mairie) et de l’association 9e Histoire, les éditions Tallandier ont eu la bonne idée de publier un livre intitulé « LE NEUVIEME, une histoire parisienne » présentant les différents lieux historiques dont cet arrondissement ne manque pas.

Le PHONO Museum Paris y est présenté de belle manière par le Secrétaire général de l’association 9e Histoire sur une double page.

Nous sommes très heureux, et fiers, de participer à ce beau livre et nous remercions les éditions Tallandier et sa Responsable éditoriale Maeva Duclos  ainsi que la mairie du IXe et 9e Histoire pour cette mise en valeur de notre projet.

 

Livre 9e Histoire page PHONO Museum Paris

Une visite importante a eu lieu vendredi 10 juin dernier au musée : une vingtaine de professeurs et chercheurs sont venus pour une visite/conférence donnée par le conservateur du musée, Jalal Aro, dans le cadre  d’un séminaire de deux jours organisé par les Entretiens de Musique Ancienne en Sorbonne de l’Institut de Recherche Musicologique et consacré « au son enregistré de la musique ancienne comme source musicologique« .

On conviendra que le sujet est pointu et nous sommes assez fiers, il faut bien l’avouer, qu’une visite du musée ait été prévue dans le programme de deux jours de ce séminaire.

Si cela vous intéresse et pour vous montrer le sérieux de la chose, voici la page web consacrée à ce séminaire :

LE SON ENREGISTRÉ DE LA MUSIQUE ANCIENNE COMME SOURCE MUSICOLOGIQUE

Le musée s’intéresse à toutes les formes de musique.

Le dimanche 15 mai à 15h se déroulera au PHONO Museum Paris le « Dual Session #02, transnational phonography Talks & Performance ». Cette session sera précédée par une autre, le 13 mai, au Phonomuseum Sankt Georgen im Schwarzwald à 19h. (voir l’annonce des événements sur Facebook)

TRANSNATIONAL PHONOGRAPHY…
propose une lecture élargie et (décentrée) du terme ‘phonographie’ au-delà de la notion d’inscription sonore. Les intervenants – conférenciers et artistes – interrogent la phonographie comme une vaste pratique socio-matérielle, collective et vibrante, qui englobe activités d’enregistrement, de collection, de diffusion et d’écoute. Ils rendent hommage aux nombreux intermédiaires, matériaux, machines, imaginaires et lieux qui ont jalonné les débuts de l’industrie du disque de la fin du dix-neuvième au début du vingtième siècle. Cet événement multidisciplinaire et itinérant ouvre un dialogue entre l’industrie, la science, l’art, la musique et la culture populaire à travers des conférences, des discussions et des concerts. Il imagine aussi de nouveaux espaces où penser les cultures phonographiques d’hier en lien avec les pratiques et habitudes culturelles d’aujourd’hui.
L’événement aura lieu au Deutschen Phonomuseum de Sankt Georgen im Schwarzwald (Allemagne, Forêt Noire), lieu clé de l’industrie phonographique allemande et berceau de la marque DUAL, et au PHONO Museum de Paris (Xe), qui retrace plus de 160 ans d’histoire du son enregistré.
Programme : modération Hank Strummer

Talks :

Elodie A. Roy (Newcastle University) – Close at a distance : emergent intimacies of the early phonograph era

Eva Moreda Rodriguez (university of Glasgow) – Before the recording industry. Imaginaries of the phonograph, 1877-1897

Performance @ specials

Graham Dunning @ Sasha Brosamer – Performances with gramophones. Turntables and mobile devices

Radio Feature by Dinah Bird

Listening session by Andreas Schmauder (Phonopassion)

 

Phrynis Pavillon assymétrique

Phrynis Pavillon assymétrique

Machine parlante à disques

TRANSNATIONAL PHONOGRAPHY

Conférence & Concert

13.05.2022 

19h – Phonomuseum Sankt Georgen im Schwarzwald (Allemagne)

15.05.2022 

15h – PHONO Museum Paris (France)

avec

Elodie A. Roy

Eva Moreda Rodriguez

Graham Dunning

Sascha Brosamer

Dinah Bird

Hank Strummer

TRANSNATIONAL PHONOGRAPHY

propose une lecture élargie et (décentrée) du terme ‘phonographie’ au-delà de la notion d’inscription sonore. Les intervenants – conférenciers et artistes – interrogent la phonographie comme une vaste pratique socio-matérielle, collective et vibrante, qui englobe activités d’enregistrement, de collection, de diffusion et d’écoute. Ils rendent hommage aux nombreux intermédiaires, matériaux, machines, imaginaires et lieux qui ont jalonné les débuts de l’industrie du disque de la fin du dix-neuvième au début du vingtième siècle. Cet événement multidisciplinaire et itinérant ouvre un dialogue entre l’industrie, la science, l’art, la musique et la culture populaire à travers des conférences, des discussions et des concerts. Il imagine aussi de nouveaux espaces où penser les cultures phonographiques d’hier en lien avec les pratiques et habitudes culturelles d’aujourd’hui. L’événement aura lieu au Phono-Museum de Sankt Georgen im Schwarzwald (Allemagne, Forêt Noire), lieu clé de l’industrie phonographique allemande et berceau de la marque DUAL, et au PHONO Museum de Paris (Xe), qui retrace plus de 160 ans d’histoire du son enregistré.

PROGRAMME:

CONFÉRENCE: 

Elodie A. Roy

« Close at a distance: Emergent intimacies of the early phonograph era »

Eva Moreda Rodriguez

« Before the recording industry: Imaginaries of the phonograph, 1877-1897 »

CONCERT:

Graham Dunning & Sascha Brosamer

« Performance avec gramophones et platines »

Radio Feature 

by Dinah Bird

Il y aura bientôt cent ans, le 25 février 1922 exactement, fut exécuté l’épouvantable Henri Désiré Landru.

C’est bien connu, en France, tout fini par des chansons.

Voici la transcription, toute fraîche, de l’une d’elles et l’audio joint. Enregistrement sur Pathé saphir. Source : la Phonobase.

La Phonobase rassemble, décrit, et met à disposition les reproductions mp3 et les photos d’environ 12 000 enregistrements commerciaux initialement publiés sur disques et cylindres, en France, de 1888 à 1925 environ.

Parmi ces 12 000 fragments, plus de 1 500 enregistrements parlés ou chantés sont transcrits en plein texte et facilement accessibles.

On trouvera aussi sur Hypothèses les toutes dernières mises à jour de la base.

Et cette chanson évoque aussi la rue des Martyrs à Paris IXe, à deux pas du musée !

Les femmes de Landru

composé par Albert Chantrier, chanté par Louis Boucot

sur disque 28,5cm Pathé (enregistrement acoustique)

 

{parlé}
J’arrive de Versailles, oui j’arrive de Versailles et je viens d’ voir le procès Landru, ah ! Ah ! quelle barbe ! Pas le procès, mais Landru ! J’ m’attendais à voir une barbe bleue, tout le monde l’appelle Barbe-Bleue, eh ! ben pas du tout, mais non ! Il a une barbe aussi noire que, comment dirais-je, que la barbe à taupin, quoi ! Eh ! je suis encore, j’ suis encore tout émotionné, écoutez, écoutez les grelots : [bruit de grelots] eh bien ! ça c’est une pièce à conviction, ce sont les grelots de la diligence de Gambais, oui. Ah ! J’ai vu là-bas, j’y ai reconnu un tas de Gambaiseurs et un tas de Gambaiseuses, oui. Ah ! d’ailleurs j’ vais vous donner mes impressions qui sont d’une actualité brûlante, si j’ose m’exprimer ainsi, hem !

{chanté}

Si je crois me le rappeler
La première qu’il ait fait brûler
C’était une nommée Margot
Une femme de derrière les fagots
C’est Jeannette qui lui succéda
On n’a retrouvé qu’ ses tibias
Comme dans la célèbre opérette
Y avait qu’ les os de Jeannette !

Les jambes de Jeannette
Lui servaient d’allumettes
Comme ça flambait comm’ du varech
Il allumait sa pipe avec
Les jambes de Margot
Remplacaient les copeaux
Pour allumer son feu l’matin
Il s’en servait ah ! le gredin
Comme d’un margotin !

La douzième qu’il fit rôtir
Elle habitait rue des Martyrs
Ils commencèrent à flirter
À Pâques, place de la Trinité
Il l’emmena dans sa villa
Justement l’ jour du Mardi-Gras
En s’ disant dans ma salamandre
J’en f’rai l’mercredi, des cendres.

Les pieds d’ la pauvre petite
Lui servaient d’anthracite
Car cet espèce de vieux loufoc
Avec sa poule faisait du troc
Les cuisses et les bras
Il en a fait un tas
Pour chauffer son appartement
Sans même choisir il tapait d’dans
Comme dans du tout v’nant.

La dernière qui vint à Gambais
Fut la veuve d’un Sénégalais
Landru se dit – mais quel Chopin,
Brûler de la houille à taupin
Pendant qu’il la faisait griller
Tout’ la nuit ell’ s’ mit à crier
D’ailleurs elle s’appelait Thérèse
C’est elle qui crie quand on la braise

Comme c’était une négresse
Il s’ dit avec finesse
– Ses deux nichons c’est rigolo
J’vais en faire des boulets Bernot.
Le derrière d’ la pauvrette
J’vais en faire une briquette
Et comme briquette entre nous
Il ne lui manquait rien du tout
Y avait même les p’tits trous !

Célébration au musée du hit-parade de 1921, lundi 13 décembre 2021 à 20h.

Pour réserver, c’est ICI

Victor Maurel dans le rôle de Iago (Otello)

Le vendredi 15 octobre dernier s’est tenu au PHONO Museum Paris une conférence dédiée aux créateurs et créatrices des rôles phares du grand répertoire lyrique au carrefour des XIXe et XXe siècles.

A l’instar de Rosa Raïsa (la première Turandot) ou Victor Maurel (créateur d’Iago et Falstaff), on pouvait y entendre des documents sonores accompagnés par des images et notices biographiques sur Mary Garden, Maria Jeritza, Lotte Lehmann, Olive Fremstad, Selma Kurz, Lucien Muratore, Manuel Fleta, Mattia Battistini, Emma Calvé, Maurice Renaud, Lilli Lehmann, Francisque Delmas, Emmy Destinn, Francesco Tamagno,Olive Fremstad, Gemma Bellincioni, Fernando de Lucia, Elisabeth Rethberg, Richard Tauber, Gilda dalla Rizza.

La conférence a été donnée par Stefano van Catalano, chef d’orchestre. Le conservateur du musée, Jalal Aro, a aidé dans la compréhension de chaque technique d’enregistrement, de la gravure cylindrique en cire, verticale ou latérale en gomme-laque aux pavillons en bois, métal ou cristal et toutes leurs qualités.

Voici le texte de cette conférence.

oOo

On commence cette conférence avec un monument, la chanteuse allemande Lilli Lehmann, dont Reynaldo Hahn disait « elle était la plus grande technicienne vocale de l’histoire du chant ». Pour Richard Wagner, elle créa en 1876 trois rôles dans sa tétralogie :  Woglinde dans L’Or du Rhin, Orthlinde dans La  Walkyre et l’oiseau de forêt dans Siegfried.  Seule chanteuse pouvant chanter en mêle temps et avec réussite Lucia un soir suivi le lendemain par Brünhilde, elle possède le répertoire le plus étendu qui n’ait jamais existé et nous laisse un traité sur le chant considéré comme référence absolue.  C’est elle qui fonde le festival de Salzbourg en 1901. Ses disques sont rares car enregistrés dans une série à un âge (58 ans) où la plupart des sopranos avaient déjà arrêté depuis 10 ans, mais Madame Lehmann comme vous voyez, n’a rien de frêle et ni de délicat et ses choix correspondent : de L’enlèvement au Sérail de Mozart, le premier air torture de Constance : Ach ich liebte, 1907.

Avant Brigitte Bardot elle s’est battue pour les droits des animaux. Parmi ses  derniers mots avant de mourir, « Pourquoi n’ai-je plus de temps pour apprendre ? ….l’art est trop difficile et la vie trop courte.« 

Vient ensuite la création mondiale d’Otello de Verdi en 1887, opéra pour lequel on trouve deux protagonistes qui nous ont laissés des documents sonores exceptionnels de ces rôles.  En Otello, la voix dite « le plus glorieux ténor robusto de l’histoire« , Francesco Tamagno, choix voulu par Verdi et air qui devient son cheval de bataille qu’il chantera dans le monde entier jusqu’à sa mort prématurée à 54 ans. Pour Verdi il créa aussi Gabriele Adorno dans la version révisée de Simone Boccanegra en 1881 : Ora e per sempre addio, 1903.

Tant que Tamagno a été un proche de Verdi, le baryton français Victor Maurel, qui créa pour lui le rôle de Iago, puis celui de Falstaff en 1893, entretenait des rapports beaucoup plus conflictuels avec le grand maître du lyrique italien, ceci à cause d’une arrogance débordante peu appréciée. Toutefois le Marseillais, grand comédien, était vu comme plus grand baryton verdien de son époque, bien que ses collègues français Jean Lassalle et surtout Maurice Renaud avaient des voix plus impressionnantes. Parmi d’autres rôles fétiches qui contribuent à sa renommée internationale, on cite souvent Don Giovanni de Mozart et Hamlet d’Ambroise Thomas. En 1892 il rajoute à son Palmarès la création de Tonio en Pagliacci de Leoncavallo.  Ici il chante avec aplomb Quando ero paggio, tiré de Falstaff, 1907.

Gemma Bellincioni a été une des plus importantes chanteuses du XIXe siècle. Avec la  roumaine Hariclea Darclée, la première Tosca, dont récemment un enregistrement privé a été découvert et estimé aux enchères à 1.2 millions de dollars chez Southeby’s, la Bellincioni partageait tout le répertoire de l’école « veriste », créant Santuzza en Cavalleria Rusticana en 1890 ainsi que Fedora pour Giordano en 1898 avec le jeune Enrico Caruso. En 1906 elle est la première Salomé en Italie. Verdi était très admiratif de son interprétation de Violetta à La Scala en 1886, mais malgré ses compliments, le compositeur ne lui propose pas le rôle de Desdemona pour sa création d’Otello l’année suivante, ceci peut-être par rapport à un style qui quitte pour toujours le soin de la ligne belcantiste.  Cette approche quasi improvisée trouve son exemple dans l’enregistrement de Ah fors’é lui qui date de 1903.

Son enregistrement de l’air de Santuzza laisse perplexe car musicalement presque  incompréhensible et se trouve sur YouTube. Madame Bellincioni  a aussi joué avec succès dans plusieurs films muets.

Ses disques donnent une idée très mitigée de son art, son partenaire pour Fedora allait rapidement comprendre comment faire  pour que l’enregistrement  devienne témoignage du grand chant et moyen pour populariser l’opéra.

 

Enrico Caruso enregistre officiellement pour la première fois dans une chambre d’hôtel à Milan en 1902. Précédé par son succès fulgurant en Fedora, puis la création de Maurizio dans Adriana Lecouvreur  la même année, ces deux séances allaient lancer sa  renommée internationale et encourager d’autres grandes voix italiennes à oser l’expérience devant un pavillon.  Ces premiers pas n’ont rien de la certitude et de la maîtrise du ténor des ténors que l’on connaitra plus tard, mais Caruso prend ses repères et nous témoigne d’une douceur non-barytonale qui marque ses débuts.  En publicité, on se sert toujours d’une photo prise en 1892 montrant le ténor drapé d’une couverture de lit utilisée in extremis puisque sa seule chemise était à la laverie.  Amor ti vieta, le tube de Fedora, avec le compositeur au piano.

 

On reviendra plus tard à ce ténor tant aimé, mais tout d’abord, une expatriée en Russie, Medea Mei-Figner, Figner pour son mari ténor Nikolaï  Figner. Quittant Florence en 1887 après avoir commencé un belle carrière en mezzo-soprano, puis rajoutant de plus en plus des rôles de soprano, elle s’installe à Saint Petersburg avec son mari, rencontré d’ailleurs en Amérique du Sud pendant une production de « Favorite ». Pendant 15 ans ils deviennent le couple artistique incontournable en Russie Impériale, jouant presque toujours ensemble sur scène. En 1888, elle rencontre Tchaikowski afin de lui demander des conseils dans la préparation d’Eugène Onegin. Le compositeur écoute et bouleversé  lui dit de ne rien changer, car elle incarne la Tatyana qu’il aurait toujours voulu. Toute de suite, il lui confie la création de Lisa dans la Dame de Pique en 1890, puis Iolanta en 1892, les Figners faisant depuis partie de son cercle intime d’amis. En 1900 elle sera la première Mimi en Russie après avoir étudié le rôle avec Puccini. Ses disques sont extrêmement rares : ici on l’écoute dans un rôle qu’elle chante depuis ses débuts de carrière, Carmen.

En même temps que Mei-Figner fait sensation au Marinsky, Giuseppe Borgatti se dévoile comme le  plus grand « heldenténor » italien de tous les temps. Avant d’être choisi par Toscanini pour incarner le premier Siegfried en Italie en 1899, il créa le rôle d’Andrea Chénier à La Scala, remplaçant aux pieds levés Alfonso Garulli  en 1896, démontrant une puissance barytonale jusqu’alors uniquement associée avec les ténors héroïques allemands.Son succès est tel qu’en 1904 il sera le premier ténor italien invité à se produire à Bayreuth. Ici il chante le récit de Lohengrin qui provoque le cataclysme de la scène finale, 1919.

La carrière de M. Borgatti a été coupée nette en 1914, où, à la suite d’une maladie, il est devenu aveugle.  Il continuait à enregistrer puis à enseigner jusqu’à sa mort.

 

Maintenant on passe à la création qui annonce la « French Connection », L’amico Fritz de Mascagni.  Pour créer son héroïne  Suzel en 1891, Mascagni choisit Emma Calvé, phénomène de la Belle Epoque, considérée comme la plus grande Carmen de tous les temps, rôle qu’elle chante mille fois dans le monde entier.  Devenue personnage mythique d’un rare dynamisme, Massenet écrit la Navarraise pour elle en 1894 ainsi que Sapho en 1897. Afin de soutenir l’entrée des forces américaines dans la Première guerre mondiale, elle chante la Marseillaise devant 30 000 personnes enthousiasmées  à New York. D’une générosité excessive , après avoir mené une vie de reine, elle meurt complètement démunie d’une cirrhose du foie en 1942. Ses disques ont tendance à décevoir tant elle avait besoin de public pour activer sa magie, en revanche son enregistrement de Il est doux, il est bon de Massenet’s Hérodiade nous donne une petite idée,  1908.

Le partenaire de Calvé pour « L’amico Fritz » était Fernando de Lucia, ténor fétiche à qui Mascagni confie par la suite les créations de I Rantzau, Silvano, et Iris. Aujourd’hui considéré comme étant grand belcantiste, presque tous ses succès de l’époque ont été dans le répertoire vériste; il sera le premier Canio en Pagliacci à Londres, et on lui demande de chanter aux funérailles de Caruso. D’une voix courte et pas particulièrement puissante, il se révèle dans la maîtrise des nuances et d’un phrasé à l’ancienne, enregistrant un bonne partie de ses disques en-dessous de la tonalité d’origine, comme dans son Je crois d’entendre encore de 1906.

Avec ce professeur de Georges Thill, on passe en France au début du XXe siècle.  1902 voit la France musicalement propulsée dans l’époque moderne avec la création de Pelléas et Mélisande.  Contestée par Maeterlinck  mais nullement par Debussy, c’est l’écossaise Mary Garden qui incarne Mélisande.  Appelée la « Sarah Bernhardt du lyrique »  ses plus grandes créations seront selon elle « des créatures spirituelles », parmi lesquelles elle compte Mélisande, Thaïs, et le rôle de Massenet qu’elle créa en Amérique, Jean, dans Le Jongleur de Nôtre-Dame. Ecrit pour ténor, ce n’est pas Massenet, mais le baryton Maurice Renaud qui insiste pour que Garden chante le rôle en version soprano afin d’appuyer sur  l’innocence du personnage. Le succès sera retentissant, et malgré le plaisir qu’elle aura à créer Chérubin pour Massenet en 1905, rôle spécialement écrit pour elle, c’est le petit jongleur qui restera son expérience la plus touchante. Liberté de 1911.

La contralto Jeanne Gréville-Réache artageait la scène avec Mary Garden dans le rôle de Geneviève lors de la création de Pelléas.  Sa carrière se lance grâce aux efforts de Emma Calvé et Pauline Garcia-Viardot en 1899. Suite à une dispute avec Albert Carré, elle quitte l’Opéra-comique pour Bruxelles et Londres, et, à partir de 1907, devient très populaire au Manhattan Opéra de New York, où elle défend brillamment tout le répertoire français, en particulier les rôles de Dalila, Charlotte et Carmen, un peu le pendant de Marie Delna à Paris. Dotée d’une « des plus belles voix du siècle » selon Oxford, cette étoile filante meurt subitement à l’âge de 32 d’une intoxication alimentaire. Enceinte de six mois, son agonie emporte également l’enfant.  Ecoutons Mme. Gerville-Réache dans l’air des pleurs tiré de Werther de Jules Massenet, 1909.

Maurice Renaud a joui d’un réputation internationale pour la grande beauté de sa voix de baryton ainsi que pour la maîtrise de son jeu.  Il a participé à plusieurs créations d’opéras assez populaires au début du siècle mais depuis tombés dans l’oubli, comme Sigurd de Reyer en 1884 ou Salammbô en 1890 du même compositeur.  Ses créations pour Massenet dans Le Jongleur de Notre-Dame 1902 ou Chérubin avec Mary Garden 1905 contribuent à faire jouer ces œuvres dans le monde entier, car il suivra Garden aux Etats-Unis en 1907 avec Athanaël en Thaïs. Son interprétation de Méphisto dans la première mise en scène de la Damnation de Faust de Berlioz en 1893 complète son palmarès.  Les éloges de Garden à son égard sont sans bornes en ce qui concerne l’artiste; toutefois elle reste réservée par rapport à son manque de générosité sur scène. Ses disques sont rares; ici un des rôles wagnerien qu’il chantait en français, Wolfram et sa Romance de l’étoile tiré de Tannhäuser, 1903.

Maintenant un vraie rareté pour clore la partie française, car nulle part au monde sauf dans cette pièce.  Georgette Bréjean-Silver, créatrice de la fée dans Cendrillon de Massenet en 1899 et pour laquelle le compositeur, tellement convaincu par son interprétation de Manon, écrit une gavotte alternative dans la scène cour la reine, connue sur le titre Fabliau.  Décédée à Neuilly en 1951, le conservateur du PHONO Museum Paris Jalal Aro, a pu récupérer quelques titres de ses descendants qu’elle a refusé de faire publier, le précisant bien avec NON mentionné sur le disque !  Ecoutons de Thaïs, Qui te fait si sévère, 1905.

La création mondiale de Butterfly à La Scala 1904 fut un des pires fiascos dans l’histoire de l’art  lyrique italien.  Malgré des éloges de l’orchestre dès la première répétition et une distribution de rêve, l’augmentation exagérée du prix des places et d’autres facteurs inexplicables ont mené au désastre. Un public remonté n’hésitait pas à participer à l’événement, un spectateur criant au moment où une bouffée d’air arrive de derrière les coulisses et fait gonfler le kimono de la héroïne : « Cio-cio san est enceinte! » Bien sûr lorsqu’elle revient au moment clé du deuxième acte montrant l’enfant né depuis le départ de Pinkerton, le pandémonium commença : hurlements vulgaires, rires hystériques, sifflements —le cirque continua jusqu’à la fin du spectacle, la salle répondant aux chants d’oiseaux dans  l’orchestre avec des grognements de cochons et d’autres interventions grotesques.  Rosina Storchio, artiste tant  aimée de l’époque, n’arrivait plus à chanter la scène finale tellement elle pleurait.  Elle avait déjà crée pour Leoncavallo Musetta dans sa « Bohème » 1897 et Zaza en 1900, ainsi que Siberia pour Giordano en 1903, mais dans bien d’autres conditions.

On l’entend dans son répertoire de prédilection, le Bel Canto, chanter « O luce di quest’anima  » de Donizetti, 1905.

La Scala retire Butterfly de suite et Puccini écrit à Ricordi qu’il se sent comme un criminel, mais on verra avec le temps.

Il révise l’œuvre en coupant presque 45 minutes et réaménageant en trois actes. Trois mois plus tard on organise dans le petit théâtre de Brescia un reprise avec celle dont Puccini dira plus tard « elle a sauvé ma Butterfly« , la soprane ukrainienne Salomea Kruscelnytska. Cette grande chanteuse, protégée de Gemma Bellincioni,  avec laquelle on se disait privilégié de partager la scène, avait une voix immense et souple, et créa Elektra de Strauss en Italie en  1910, d’où après le succès fulgurant de la révision de Butterfly, une évolution s’est produite dans deux types de voix associées avec le rôle, Butterfly lyrique comme Storchio, qui a repris le rôle à La Scala et le chantait jusqu’à la fin de sa carrière,  et dramatique, de notre époque bien démontré par une Butterfly de Moffo versus celle de Leontyne Price.  Ecoutons Salomea Kruscelnytska dans Puccini, cette fois-ci « Vissi d’arte » de Tosca, 1903.

Celui qui a pris le rôle du Consul Sharpless dans les deux versions de Butterfly était le baryton italian à qui on accrédite une des plus longues carrières du lyrique, dû à une technique et stabilité personnelle infaillible, Giuseppe de Luca. En 1902 il crée à côté de Caruso et Angelica Pandolfini  le rôle de Michonnet dans Adriana Lecouvreur. Sharpless l’amènera à Londres en 1905 et il couronna ses créations avec celle de Gianni Schicchi au Metropolitan Opera de New York en 1918.

Il chantera sans jamais affaiblir ses moyens pendant 50 ans avant de devenir professeur au Juilliard de New York. Ici on l’entend avec l’autre célèbre chanteur doté  d’un legato d’une perfection presque inégalée, Bengiamino Gigli , en 1930 : « Ah Mimi tu più non torni » de « La Bohème ».

La première Butterfly à Londres  sur scène avec Giuseppe de Luca en 1905 sera la soprano  tchèque qui, en protégée de Cosima Wagner, avait déjà eu un énorme succès à Bayreuth en Senta, 1901, Emmy Destinn.  Suite à sa Butterfly à Londres, Richard Strauss lui demande de créer Salomé pour Berlin et Paris, resté sur sa faim avec Marie ou « tante » Wittich, qui trouva le rôle trop indécent. Destinn triomphe avec Aïda au Met 1907 et à Paris, puis créa au Met avec Caruso, La Fanciulla del West en 1910. Ils restent proches, et le chagrin de Caruso et immense lorsqu’elle sera assignée  à domicile avec interdiction de quitter Prague par les autorités autrichiennes pendant toute la première guerre mondiale.  L’ampleur et pureté de sa voix, très difficile à enregistrée, se retrouve captée sur peu de disques. Ici on l’entend dans la Valse de Musette, « La Bohème »1911.

Puisque Caruso chantait à côté d’Emmy Destinn pour la création de Fanciulla mais étrangement, après avoir enregistré quasi tout le répertoire possible pour ténor, ne laissera même pas l’adieu de Dick Johnson pour la postérité, on vous propose une rareté, sa toute première version de Vesti la giubba de Pagliacci, ni 1904, ni 1908 qui se sont vendues comme des petits pains, mais celle de 1902 à Milan, la plus féroce et déchirante. Enrico Caruso.

On aurait pensé logique qu’en 1907, Destinn fasse la création américaine de Salomé après Berlin et Paris, mais finalement c’est la suédoise Olive Fremstad, élève de Lilli Lehmann, qui portera cette lourde tâche et le scandale sera total. Dans son zèle de préparation, Fremstad a demandé aux pompes funèbres de New York de pouvoir porter une vraie tête tranchée afin de vérifier combien elle devrait chanceler  sous son poids sur scène. Evidemment son interprétation réaliste a tellement choqué le public que l’opéra est banni pendant 17 ans du Met. Commençant en mezzo, Fremstad est devenue avec Gadski et Nordica une des grandes soprano wagnériennes de l’époque. Lorsqu’elle quitte la scène et s’essaie à la pédagogie, mais sa pratique d’initiation qui consistait en montrant une tête humaine déchiquetée dans un bocal rempli de formol afin d’étudier le larynx et cordes vocales a dû tellement horrifier ses élèves potentiels que cela a été sans suite. Interrogée, elle a répondu incrédule qu’il s’agissait d’ une première épreuve afin de voir si l’élève avait l’étoffe pour faire carrière ! Elle a laissé peu de documents sonores, mais de la chanson « Long, long ago » de 1911 nous témoigne qu’après plus que 200 apparitions en Brünhilde, Kundry, Venus, Sieglinde, Elsa et Isolde elle était capable de nous livrer un bel hommage à son professeur de par la pureté, beauté et aisance de son émission. Olive Fremstad.

Malgré toute l’admiration que Puccini portait envers Emmy Destinn, il a déclaré avoir trouvé sa Mimi idéale dans la voix de Gilda dalla Rizza, lui confiant la création du rôle de Magda dans « La Rondine » en 1917. Elle créa Suor Angelica et Lauretta en Gianni Schicchi en Europe deux ans plus tard. Elle est restée la soprano préférée de Puccini, prévue pour Liù en Turandot, mais à la création en 1926, sa voix était devenue trop lourde.  Document qui montre une voix charnue et puissante mais souple, « L’altra notte in fondo al mare » de Mefistofele d’Arrigo Boito, 1924, année de la mort de Puccini. Gilda dalla Rizza.

On repasse une dernière fois en France, avec le ténor le plus populaire de sa génération, Lucien Muratore.  Créateur de plusieurs rôles, aucun qui a intégré dans le répertoire, on cite Ariane et Bacchus de Massenet, Roma du même, Déjanire de Camille Saint-Saëns, et Pénélope de Fauré. Découvert par Emma Calvé, il débute avec elle dans La Carmélite de Hahn en 1902. Doté d’une voix brillante avec expressivité intense, il est invité par Mary Garden à Chicago où il triomphe comme partout. En 1931 il quitte l’opéra et redevient comédien, exactement comme il avait commencé à l’Odéon en partenaire de Sarah Bernhardt et Réjane avant de se prendre conscience de ses moyens vocaux.  Ici un de ses tout premier cylindres, la chanson à boire de , chanté en français, 1903.

Bref virage en Autriche avant de finir avec Turandot,  rôle que ces deux sopranos ont chanté avec un  énorme succès.

Maria Jeritza et Lotte Lehmann. Jeritza a même crée Turandot au Met, donc on commence avec elle. La « bombe de Moravie » comme on l’appelait a été choisi par Strauss pour créer son Ariane à Naxos dans la première version de 1912 (ce qu’elle décrit comme « complètement chiant« ) et la révision de 1916, dans laquelle la jeune Lotte Lehmann dans le rôle sera révélée.  A partir de ce moment les deux vont se détester à vie. L’électricité est palpable sur scène donc Strauss et les directeurs de l’opéra de Vienne essaient le plus souvent possible de les programmer ensemble. Elles vont créer « La Femme sans ombre » pour lui en 1919, Jeritza l’impératrice et Lehmann la femme.  Les débuts de Jeritza en Tosca au Met seront sensationnels et les premières américaines de non seulement Turandot, mais Jenufa de Janacek, Tote Stadt de Korngold et Ägyptische Helena de Strauss lui seront confiées. Comédienne d’un instinct et  charisme hors pair, Tosca préférée de Puccini, dotée d’une voix volumineuse de grande beauté, il est quasiment impossible de s’imaginer son effet sur scène à partir de ses disques vides d’émotion ; elle avait besoin d’un public, sinon elle s’ennuyait vite. Ici la prière d’Elisabeth, « Allmächtige Jungfrau », enregistré en 1927.

Lotte Lehmann, dont la beauté vocale n’avait rien à envier à Mme. Jeritza, reste toutefois une artiste d’un autre genre. Possédée par la justesse du phrasé, de l’expression, de l’humanisme dans la musique, elle reste une interprète privilégiée de Strauss, qui lui confie aussi la création de son Intermezzo en 1924, et la première à Vienne d’Arabella en 1933. Elle sera aussi la première Turandot à Vienne et la Suor Angelica préférée de Puccini, ainsi que probablement la plus célèbre Marschallin du XXe siècle. Dès les années 30, elle se spécialise dans le Lied devenant  une de ses  plus grandes interprètes. Elle écrit des nombreuses œuvres sur l’interprétation et fonde l’Académie de Musique de l’Ouest à Santa Barbara, où elle décède en 1976. Sur sa tombe à Vienne est une citation de Strauss : « Sie hat gesungen, dass es Sterne rührte » (Quand elle chantait, les étoiles étaient émues). Ici dans son autre rôle phare, Leonore de Beethoven, 1927.

Rosa Raisa, soprano russo-polonaise, avait été décrite par Toscanini comme une « Tamagno femelle« , la voix tellement puissante que les critiques en Amérique ainsi qu’en Europe affirmaient ne jamais avoir entendu une chose pareille.

Elle chante Francesca da Rimini de Zandonai un mois après sa création à La Scala et Puccini l’entend. Très impressionné il revient lorsqu’elle chante la création mondiale de Nerone, oeuvre posthume de Boito en 1924. Il lui dit qu’il travaille sur quelque chose pour elle; sa réaction est qu’elle espère qu’il y mette pleins de contre-ut ! La distribution est annoncée en 1924 mais Puccini meurt et 2 ans doivent s’écouler avant que l’œuvre soit achevée par Alfano. Enfin en 1926 Raisa créa un deuxième rôle posthume, Turandot, en 1926. Elle l’abandonna peu de temps après,  commençant à sentir son déclin vocal. Aucun des disques de Rosa Raisa ne réussit à capter l’immensité des volumes qu’elle produisait; toutefois on ne pouvait pas la mettre directement devant le micro, la plaçant souvent au milieu de l’orchestre ! En tout cas la voix partait en flèche, comme en témoigne ce disque du Miserere tiré de Trovatore de 1921.

On termine avec le premier à avoir chanté « Nessun Dorma », le grand ténor espagnol Miguel Fleta.  Au sommet de sa gloire après avoir créé Romeo pour Zandonai à Rome dans  Giulietta e Romeo, 1922, Toscanini insiste pour qu’il soit pris pour la création posthume de Turandot, malgré leur altercation à l’occasion de ses débuts à La Scala en Duca, lorsque Toscanini refusa de lui permettre des cadences trop élaborées.  Ce sera la consécration de sa carrière, même s’il l’abandonne juste après, jugeant le rôle trop lourd.  Luciano Pavarotti fera la même chose 50 ans plus tard, retenant uniquement le célèbre air, que malheureusement Fleta n’a jamais enregistré. En revanche, il nous laisse en témoignage de son art l’année de son Romeo pour Zandonai une des plus belles versions jamais mise sur disque de l’air de la fleur de Carmen. Miguel Fleta.

Grâce aux dons hors commun et personnalités affirmées, parfois exacerbées de ces interprètes, les grands compositeurs à la fin du XIXe siècle comme tant d’autres avant eux, ont trouvé une inspiration supplémentaire, leur permettant de donner naissance à des chefs d’œuvre incontestés.  Ils méritent toute notre reconnaissance.

——————

Liste des artistes et airs ayant fait l’objet d’une audition pendant la conférence

ArtistesOeuvres –  Compositeurs –  Air –  Date

Lilli Lehmann – L’enlèvement au Sérail – W.A Mozart – Ach ich liebte – 1907

Francesco Tamagno – Otello – G. Verdi – Ora e per sempre addio – 1903

Victor Maurel – Falstaff – G. Verdi – Quando ero paggio – 1907

Gemma Bellincioni – La Traviata – G. Verdi – Ah fors’é lui – 1903

Enrico Caruso – Fedora – U. Giordano – Amor ti vieta

Giuseppe Borgatti – Lohengrin – R. Wagner – 1919

Emma Calvé – Herodiade – J. Massenet – Il est doux, il est bon – 1908

Fernando de Lucia – Les pêcheurs de perles – G. Bizet – Je crois d’entendre encore – 1906

Mary Garden – Le jongleur de Notre-Dame – J. Massenet – Liberté – 1911

Jeanne Gréville-Réache – Werther – J. Massenet – L’air des pleurs – 1909

Maurice Renaud – Tannhäuser – R. Wagner – Romance de l’étoile – 1903

Georgette Bréjean-Silver – Thaïs – J. Massenet – Qui te fait si sévère – 1905

Rosina Storchio – Linda di Chamounix – G. Donizetti – O luce di quest’anima – 1905

Salomea Kruscelnytska – Tosca – G. Puccini – Vissi d’arte – 1903

Giuseppe de Luca – La Bohême – G. Puccini – Ah Mimi tu più non torni – 1930

Emmy Destinn – La Bohême – G. Puccini – Valse de Musette – 1911

Enrico Caruso – Pagliacci – R. Leoncavallo – Vesti la giubba – 1902

Olive Fremstad – Th. Haynes BaylyLong long ago – 1911

Gilda dalla Rizza – Mefistofele – A. Boïto – L’altra notte in fondo al mare – 1924

Lucien Muratore – Cavalleria Rusticana – P. Mascagni – Chanson à boire – 1903

Maria Jeritza – Tannhäuser – R. Wagner – Allmächtige Jungfrau – 1927

Lotte Lehmann – Fidelio/Leonore – L. van Beethoven – 1927

Rosa Raisa – Le Trouvère – G. Verdi – Miserere – 1921

Miguel Fleta – Carmen – G. Bizet – Air de la fleur – 1922

 

Olive Fremstad

Le musée a participé jeudi 23 janvier dernier à une vente aux enchères à l’hôtel Drouot. Il s’agissait de la vente de disques d’or appartenant à Max Guazzini, le très médiatique ancien directeur de la radio NRJ.

Le but de cette vente était de collecter des fonds pour la Fondation Brigitte Bardot qui a un projet de lancement d’un centre d’accueil pour animaux maltraités. C’était donc une vente de solidarité puisque même la maison Millon, chargée de cette vente n’a pris aucun frais acheteurs et l’hôtel des ventes Drouot a fourni gracieusement la salle.

La palette des artistes représentés était très large, allant de Dalida à Cerone, de George Michael à INXS. Le montant total de la vente s’est élevé à 167 000 €.

Beaucoup de ces disques d’or intéressaient le musée mais on ne peut pas tout avoir. En conséquence, nous sommes contents d’avoir emporté trois disques d’or. Un de Jimmy Somerville, un de Passi et un de ZZ TOP. Ces trois disques sont d’ores et déjà exposés au musée.

Max Guazzini avec Maitre Jalal

Le musée a participé à la semaine du bizarre qui se tenait du 1er au 13 décembre au théâtre municipal Berthelot-Jean-Guerin à Montreuil.

Il s’agit d’une suite de conférences, expositions, films, concerts, …

Le samedi 7 décembre, nous avons donné une conférence à l’invitation des Revues phonographiques organisées par Jérôme Poret pour  » diffuser une série de complicités d’artistes musicien.ne.s et de machines parlantes  » disait le programme.

Nous y sommes allées avec un Edison Triumph afin d’enregistrer sur cylindre en cire un extrait de musique joué avec au Saxo par Quentin Rollet, comme cela se faisait depuis 1889, avec Jalal Aro comme opérateur.

Il y avait aussi un Phrynis à disques 78 tr de 1915 qui a servi à un échange autour de l’enregistrement au Maroc entre Myraim Privot et Thomas Henri du PHONO Museum Paris.

Enfin, un électrophone Mélodine de 1960 à disposition de la création artistique Marc Parazon connu sous le pseudo Soch.